L’OTAN à nouveau accusée d’un raid assassin à l’est de Tripoli
L’OTAN n’a pas fini d’entendre parler du cas libyen : présente dans le pays depuis maintenant trois mois, l’alliance atlantique a toujours su intervenir avec parcimonie. Cette parcimonie est désormais remise en question : l’organisation est accusée de bavure par les autorités libyennes du fait d’un raid aérien mené à Tripoli dans la nuit de samedi à dimanche, faisant selon l’accusation plus de neuf morts et dix-huit blessés.
Depuis le début du conflit, l’OTAN aura conduit plus de 4300 missions aériennes sur les terres de Kadhafi. La tournure prise par les événements n’a pas toujours été celle désirée par l’organisation internationale : il y a quelques jours à peine, celle-ci a reconnu avoir pris par erreur des rebelles pour cible lors d’un bombardement près d’Ajdabiya. Mais jusqu’à présent, sa tenue dans la capitale libyenne a toujours été qualifiée d’irréprochable. Il est vrai que depuis le début des tensions le pouvoir de Kadhafi n’a cessé de dénoncer les « barbaries » commises par l’OTAN. Mercredi, celle-ci a ainsi été accusée d’avoir commandé un raid assassin au sud de Tripoli, faisant près de douze morts. Mais l’OTAN a toujours nié chacune de ces diffamations. Ce nouvel épisode pourrait bien signifier la fin de cette immunité.
Au delà de la spéculation propagandiste qu’un tel évènement comporte et quel que soit le dénouement de l’étude des faits, cela a le mérite de soulever une interrogation : la sortie de crise en Libye peut-elle passer par la diplomatie? Du fait de l’enlisement des opérations militaires dans le pays, cette thèse semble de plus en plus crédible : malgré l’action de l’OTAN et des différentes armées présentes sur le terrain, la situation en Libye semble toujours être dans l’impasse.
Aussi selon Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU, la diplomatie progresse bel et bien dans le pays. Les prémisses d’un processus de négociations entre le régime libyen et le mouvement rebelle seraient d’ailleurs déjà en place.
Le rapport de force entre les organisations internationales et les autorités libyennes est alors double : la diplomatie vient appuyer le militaire; Car une chose est sûre : en dépit de l’avancée des négociations en Libye, les interventions militaires de l’OTAN et des ses alliés continuent et continueront tant que Tripoli sera aux mains de Kadhafi.